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Lyon 7e
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31, rue de Marseille
Précisions sur la découverte
31, rue de Marseille, à l'angle de la rue Salomon Reinach ; en creusant les fondations d'une cheminée à vapeur à la Vitriolerie de la rue de Marseille. Associé aux vestiges d'un mausolée en forme de petit temple, parmi lesquels figurait l'épitaphe de deux membres de la famille des Acceptii (AD 143)
Le nombre important des fragments (24) a permis de reconstituer la cuve à base ovale, assez allongée et qui s’évase dans la partie haute. Certains éléments isolés, pris dans le ciment de restauration, ont été replacés de manière hâtive. Leur emplacement a été remis en cause par R. Turcan. Ce type de sarcophage, dit lènos, est une cuve de luxe, puisqu’elle est décorée sur tout le pourtour. Cette forme souligne l’analogie avec les cuves de vignerons.
Matières et techniques
marbre (taillé et gravé)
Précisions sur les matières et techniques
marbre de Paros
Dimensions
extérieures :
H. 93 cm ; l. 210 cm ; E. 13 cm
Inscription(s)
néant
:
Sujet
mythologie gréco-romaine
(Ariane, Bacchus, Pan, Hercule, satyre)
Précisions sur le sujet : Le thème principal de la cuve est l’union de Dionysos et d’Ariane au-dessus d’une scène de vendange
La première face antérieure (petit côté) est occupée par une scène d’initiation dionysiaque. Strictement dans l’axe longitudinal de la cuve se tient une femme de petite taille. Au-dessus de sa tête, le van mystique ou liknon, est une corbeille voilée qui contenait des fruits et un phallus en pâte. Derrière elle une femme plus grande, avance son bras droit vers la myste dans un geste protecteur et lève son bras gauche vers le liknon. De l’autre côté de la corbeille mystique, une autre grande femme est tournée vers l’impétrante. .À l’arrière-plan, deux branches portent une pomme de pin. Entre la prêtresse et la tête de lion, sont placés deux fragments d’ailes qui devaient appartenir à un Amour et le buste d’un satyre. Au pied de la prêtresse, Dionysos.
La partie arrondie opposée de la cuve est occupée par la scène de Silène ivre sur l’âne. Il tient de sa main gauche un tympanon. Il a de longues oreilles et une couronne de roses. Il est soutenu par un satyre. À gauche de ce groupe, une grande figure de Pan devait guider l’âne. En arrière, faisant pendant à l’autre extrémité de la cuve se développe un pin au feuillage en éventail. Derrière Silène, un autre satyre essaie de le soutenir et un satyreau avance ses mains vers lui.
R. Turcan restitue les faces longitudinales de la lènos grâce à des comparaisons avec d’autres cuves romaines portant des motifs communs. La face principale représente, entre les mufles léonins, Dionysos et Ariane au centre de la composition. Ils sont adossés, ou placés près l’un de l’autre. À leurs pieds une scène de foulage encadrée de pannisques et satyres. À droite, une grande ménade joue de la double flûte. À gauche, une autre ménade vient chercher Hercule pour le présenter à Bacchus . La face opposée est plus complexe à déchiffrer. Une femme assise au centre entre les deux Gorgones devait faire face à un personnage masculin. À leurs pieds une panthère s’abreuvant dans un vase. (d'après M.-P. Darblade-Audoin)
Monographie - Nouvel Espérandieu - Recueil général des sculptures sur pierre de la Gaule - Lyon - Darblade-Audoin , Maria-Pia - 2006 - 2-87754-162-2
n° 239, p. 55
Monographie - Études d'archéologie sépulcrale - Sarcophages romains et gallo-romains - Turcan , Robert , 1929-.... - 2003 - 2-7018-0159-1
n° 40 p. 280
N° périodique - Bulletin des musées et monuments lyonnais T 4 1967-1971 - BMML - 1971 - 0521-7032
Robert Turcan, Le sarcophage des Acceptii, au musée de la civilisation gallo-romaine, n° 3, p. 33-67, p. 113-147
Type de documentation textuelle
Cartel
Texte
LE SARCOPHAGE DIONYSIAQUE
Marbre
31 rue de Marseille (Lyon, 7° arr.), sur l'ancienne voie de Lyon à Vienne, juin 1870
N° inv. 2001.0.311
Quatre figures rythment les angles de ce sarcophage luxueux, deux lions et deux Gorgones (ici comme les gardiens de ce tombeau).
Entre ces figures de protection, se déploient des scènes de culte dédiées à Dionysos (Bacchus), dieu de la vigne et du vin.
On assiste au mariage de ce dieu avec Ariane. Hercule (reconnaissable à la peau de lion sur ses épaules) est l'un des convives.
A l'opposé de la scène de mariage, de l'autre côté du sarcophage, c'est une scène d'orgie dionysiaque que l'on découvre.
D'autres personnages sont reconnaissables sur les côtés arrondis du sarcophage, comme le dieu Pan, un Satyre (mi-chèvre mi-homme) et Silène (le précepteur de Dionysos).
Ce sarcophage provient d'un atelier romain qui a fonctionné au milieu du 3°siècle de notre ère.
Type de documentation textuelle
Cartel
Texte
LE MAUSOLEE DE LA FAMILLE DES ACCEPTII
Cette grande inscription et ce sarcophage ont été découverts ensemble, en 1875, sur la rive gauche du Rhône, dans le 7° arrondissement. Il s'agit des vestiges d'un des mausolées qui étaient construits le long de la voie qui quittait Lyon vers l'Italie. D'après les éléments d'architecture découverts en association, mais qui n'ont pas été conservés, ce monument devait ressembler à un petit temple. Il contenait plusieurs sarcophages placés dans la chambre funéraire située à la base de l'édifice. L'inscription devait figurer au-dessus, en arrière des colonnettes de la façade.
L'inscription de ce monument funéraire évoque l'une des grandes familles lyonnaises.
Privés par la mort du jeune Venestus, leur fils unique, Quintus Acceptius Firminus et Satria Firmina affranchirent et adoptèrent chacun un enfant. Le père donna au garçon ses trois noms, la mère donna à la fille son gentilice et le surnom de son époux.
Cette épitaphe est caractéristique du IIIème siècle et confirme la datation du sarcophage.
CIL, XIII, 1910 ; ESP. 1971 ; AD. 143
gravure